Carnet de route
Aneto en boucle
Le 20/04/2022 par jerophi
Aneto en boucle
Roland nous a concocté 3 jours, sur et autour de l'Aneto. Le parcours en a débouté certains, et alléché d'autres. Du dénivelé sur les 3 jours, de la longueur sur les 3 jours, du beau temps aussi sur les 3 jours. 2 refuges Espagnol, Llauset et Rencluse. Quelques 3000.
6H00 à l'autoroute, ça pique un peu mais le groupe est là. Outre Roland, il y a Solène Claudine et Jérôme, 3 passe partout, Pierre la machine à tracer, qui une fois bien réglé sera parfait, Guillaume et Yann, 2 grimpeurs traceurs filmeurs...
8h50, après le petit village d'Aneto on démarre ce mini raid ski aux p...non sur le sac. Les véhicules sont à l'ancien refuge sous le tunnel de Llauset et tout est sec. On devine la sortie du tunnel, sèche aussi. Nous passerons donc par dessus le tunnel pour aller chercher la neige au col et pic dels Bous. La route nous servira de préliminaire, car après, l'introduction sera brutale et virile. Ca monte sec, les sacs sont lourd, la neige haute. La première descente aurait pu m'être fatale, nous avons dérangé des isards, l'un d'eux a faillit me percuter en s'échappant droit dans la pente. Il est passé juste devant mes spatules...Au col dels Estanyets nous apercevons le refuge llauset en contre bas. Petite pause, décharge du sac et direction le Ballibierna, premier objectif du raid. Au sommet, la belle ligne de crête nous appelle, nous irons à l'autre bout au tuca de les culiebres. Impressionnante et vertigineuse de loin, mais très facile dessus comme souvent. La soirée est consacrée au topo du lendemain, le seigneur des Pyrénées, l'Aneto.
Le dimanche, 7h30 skis aux pieds cette fois, nous partons par le col de Ballibierna et visons la brèche supérieure de llosars. Cette montée est un magnifique cheminement sur une pente modéré (sauf au départ) au milieu de rochers, celle-ci s'atteind skis aux pieds mais se descend sur corde de 20 mètres. Un petit piment pour nous préparer au couloir Estasens, passage clé de la montée. Un groupe est devant nous, nous le voyons s'engager dans le couloir et rapidement disparaître, englouti par ce long serpent. C'est étroit au départ, raide, dur...et long ! Je rejoinds Roland en prise avec une crampe aux adducteurs. C'est jamais le bon moment, mais là ce n'est vraiment pas le bon endroit pour s'étirer !! Nous sortons du couloir, contournement par la droite, il sera le premier au sommet ! La chance avec le beau temps, pas de vent. Un bon quart d'heure d'attente pour passer le pas de Mahomet. La descente est complètement labourée jusqu'au col de coronas, là le groupe se divise. Hier soir dans l'euphorie de la première journée, nous avons placé la Maladeta en option...Petite folie. Les filles sagement choisissent de descendre par le glacier pour profiter de ce long dénivelé jusqu'au plan des aigalluts, et retrouver la Rencluse par un petit collet. Les garçons partent à l'assaut de la Maladeta...et patatras, sur une traversée banale, Roland se fait surprendre par un requin, mauvaise chute, le genou tourne...Je l'accompagne par le portillon supérieur jusqu'à la rencluse. Les autres finiront par changer d'avis sur la Maladeta, trop tard, trop mou, trop chaud. Ils nous rejoindrons tous les 5 à 17h00 au refuge. Nous retrouvons Eric et Mathilde qui ont fait l'Aneto dans la journée, ce sera le plan B de Roland pour son retour...
Le lundi de Pâques, le départ se fait à la pointe du jour, 6h50 ! Direction le col des salenques où nous débouchons au soleil. C'était le gros morceau du jour avec des conversions « rigolotes » à ne pas rater sur le final. S'ensuit le contournement du pic des tempêtes et des pics Russels. Nous repassons à proximité du refuge Llauset et retour par l'itinéraire de monté. Il y aura en tout sur cette journée 7 dépeautages !! La remontée au pic dels bous est terrible, ce n'est que 300 m, mais les 3 jours pèsent beaucoup. Mauvaise surprise en haut, la neige a fondu en 3 jours, le retour sera encore plus long. Arrivé vers 16h00 à la voiture. Sale temps pour les chaussures...
Au final, le parcours était peut être exigeant, mais varié, parfois technique, mais tellement beau, la fatigue ressentie n'est qu'un petit bonheur... Nous avons retrouvé notre cher Roland au parking de covoiturage à Séméac, tout sourire en nous voyant ravis.
