Carnet de route
TOUR DU LAC DE LOURDES
Sortie : SORTIE TRAIL DECOUVERTE du 24/04/2022
Le 24/04/2022 par COULAUD Serge
Partir pieds nus et recouverts de peaux de bêtes comme aux origines pour chasser et se nourrir ou avec des chaussures de trail, un smartphone et un masque covid inutiles à notre survie, parcourir la nature est un besoin vital qui n’a ni âge ni frontières.
Ses reliefs minérals et ses déserts sans fin, ses sommets indomptables, sa neige immaculée, sa terre boisée et fleurie, ses vertes prairies et ses champs cultivés, ses cours d’eau, ses mers et ses lacs, ses espèces végétales et animales, son atmosphère, son climat et son histoire, son évolution et ses bouleversements, son parfum de vie et de conscience éternelle, sont le berceau de notre existence.
A qui sait entendre, Dame Nature nous délivre ses secrets et nous ouvre sa sagesse. A qui sait la respecter et la comprendre, elle nous redonne espoir, puissance et bienfait. Elle dresse devant nous ses obstacles et ses contournements à qui sait observer et ressentir. Elle nous met face à face avec nos limites et nos peurs, nous montre comment les apprivoiser et les surmonter, sans jamais nous trahir, même si parfois elle nous arrache brutalement à la vie.
Quand je pénétre ses entrailles, je quitte mon costume de consommateur et de pollueur, de profiteur et de donneur de leçon, mes préjugés tombent et le mensonge avec, je deviens véritable et authentique, je me sens humble et utile à mon existence. Mis à nu, je redeviens l’enfant né de sa chair et je suis pas à pas le chemin qu’elle trace devant moi, ce chemin où je croise mes semblables et partage avec eux cette quête vers un même but….
Notre objectif avec florence, en ce dimanche brumeux, était le Tour du Lac de Lourdes en mode trail découverte au départ de l’Embarcadère, de monter sur les hauteurs de POUEYFERRE par le chemin caillouteux HENRI IV, de revenir par les marais, de sinuer aux abords fleuris du golf et de terminer par le tour de la zone de BALOUM – ARROUACH. (photo 1 et 2)
Il y a 10000 ans, au début de notre ére géologique, L’Holocène, le Glacier du Gave de Pau s’étendait sur une distance de 53 km au départ des crêtes frontières de Gavarnie et présentait une épaisseur de 1000 mètres dans le bassin d’Argelés, recouvrant alors le sommet du Béout !!!! (photo 3 et 4)
A son retrait par le mécanisme de la fonte accélérant son déplacement, le Lac de Lourdes pro-glaciaire de basse altitude a apparu avec tout autour ces fameux Blocs Erratiques (fragments de roches granitiques déplacés de Cauterets), déposés de part et d’autre de la Vallée des Gaves durant l’ère Quaternaire. (photo 5 à 8)
Basculant dans l’époque de la surconsommation et des loisirs de masse, ce lac est devenu une station balnéaire aux portes des Pyrénées. Un projet d’aménagement écologique datant de 2009 a permis à de nombreux pélerins et touristes l’accés à une baignade surveillée, à des attractions aquatiques et à L’Embarcadère, restaurant connu pour ses produits du terroir. (photo 9 à 11)
Le chemin Henri IV, d’origine protohistorique (²) et ancienne voie romaine, relie sur une distance de 35km le château de Franqueville à Bizanos (64) au Lac de Lourdes. Alternant pistes forestières, chemins de terre et petites départementales, il est prisé par les randonneurs, les vététistes et nous autres les traileurs pour son parcours ludique et son belvédère naturel sur la chaîne des Pyrénées. Il fut également l'un des lieux privilégiés de détente et de balade pour notre bon roi HENRI. (photo 12 et 13)
A l’altitude 512 mètres, sur les côteaux de POUEYFERRE, nous redescendons vers sur sud /sud-ouest, passant aux abords du CHATEAU DE MOURLE, domaine rural crée par ACHILLE FOULD, appartenant depuis à M. Douste-Blazy, ancien maire de Lourdes, et connu sous le nom de « La Bergerie ». (photo 14)
Plus bas, au détour d’un virage, nous apercevons les versants nord / nord-ouest du Castet Miu et du Soum d’ECh, Massif du PIBESTE-AOULHET, et plus à gauche le Massif du Béout, tous recouverts d’un épais tapis nuageux grisâtre. (photo 15 et 16)
A l’extrémité de la partie occidentale du lac, nous contournons une tourbière de type bombée, issue de la colonisation par la végétation de marais, (nénuphars, carex, sphaignes, scirpes, Orchis….) ayant constitué par rejet de l’eau un épais tapis végétal.(photo 17 à 21)
On décide de s’écarter sur les hauteurs du Golf et surprenons deux canards colvert allongés sur la moquette d’un green. Plus loin, un massif hautement fleuri d’Azalés et de Rhododendrons, égaille cet endroit calme et préservé. (photo 22 à 27)
Aprés 11 kilomètres et 2 heures de cool attitude, nous finissons par le tour de Baloum, site protégé et aménagé en zone humide pour la préservation des espèces lourdaises de vaches et de brebis.(photo 28 et 29)
(²) Période de la Préhistoire associée à l’utilisation de métaux (cuivre bronze et fer) dans la production agricole des peuplades sédentarisées
Serge COULAUD
Je dédie ce carnet de route ayant nécessité plusieurs heures de recherche, de lecture et de synthése documentaires à vous tous, adhérents et adhérentes, encadrants et responsables d’activité, dirigeants du CAF DE TARBES qui seraient convaincus :
Que le trail n’est pas une activité de montagne ayant vocation à perdurer au sein de notre asssociation.
Que c’est juste un question d’effort intense soumis à un chrono et à la performance ne nécessitant aucune connaissance et expérience alpine, aucune technicité et utilisation de matériel spécifique.
Que le trail concerne des coureurs effrénés et non des montagnards suivant sans réfléchir et sans observer des chemins balisés de fanions afin de franchir une simple ligne d’arrivée et non une arête ou une crête sommitale.
Que ces coureurs individualistes ne pourraient vous transmettre cette passion sous une autre forme, accessible à tous sans condition de niveau ou de préparation physique particulière
Que devenu iniateur bénévole et impliqué à offrir une activité ludique et enrichissante qui ne vous attire pas, mes efforts seraient vains à vous emmener avec sûreté et plaisir en mode trail loisir, dans un esprit club alpin, découvrir des sommets, des lieux ou des zones de montagne facile d'accés, restant les uniques témoins de notre histoire et du devenir de notre planète.
Je souhaite qu’une prise de conscience s’opère parmis vous et vous permette de faire tomber vos appréhensions ou vos réticences envers cette discipline.
Je souhaite qu’elle vous donne la volonté de vous élancer et de venir me tenir compagnie, en courant, en trottinant, en marchant, en s'arrêtant et en contemplant à l'occasion de mes sorties collectives proposées l’agenda du caf.
En vous remerciant
Serge COULAUD





