Carnet de route
Raid La Clarée
Le 22/03/2025 par CHARBONNEAU PHILIPPE
Organisateurs : Philippe Charbonneau et Michael Naudeau.
Participants: Pierre, Bernard, Henri, Alain, Robert, Nicolas
A l’aube du 08/03 nous nous retrouvâmes à l’aire de covoiturage de Tarbes Est avant « d’avaler » le ruban d’asphalte jusqu’à Névache. Mais c’était sans compter sur un arrêt bien mérité dans un bar de l’Argentière la Bessée pour supporter l’équipe de France de Rugby pour un match mémorable contre l’Irlande (27) France (42). Ragaillardis, nous reprenons la route pour les quelques derniers kilomètres qui nous séparaient de notre ferme auberge à l’ambiance cosy. La restauration ne nous laissera pas indifférent due en grande partie aux produits de la ferme.
Après une bonne nuit réparatrice et un petit déjeuner copieux nous chaussons nos skis pour rejoindre le refuge du Chardonnet à 2200 m qui sera notre gîte du soir. Disposant de quelques heures avant la tombée de la nuit nous en profitons pour alléger nos sacs au refuge avant de « s’attaquer » au Pic Ombière ( ca ne s’invente pas… ) dans une météo annonciatrice de neige. Vent et visibilité réduite était au menu.
Bonne surprise à notre levée, une poudre scintillante avec les premières lueurs de soleil, fraiche de 10 à 15 cm était tombée dans la nuit. Une belle journée s’annonçait en direction du refuge Laval en passant par la crête de la Casse blanche que nous franchissons ski sur les sacs à dos avec un beau soleil avant de redescendre un couloir de Puff. Un changement de météo en début d’après-midi ne nous incite pas à réaliser la boucle prévue et jouons la prudence en rejoignant le refuge. Un groupe de 4, après un repas sommaire, décide d’aller découvrir le secteur. Ce sera le col des Tempêtes qui sera atteint puis une descente dans de la bonne neige en suivant les combes successives jusqu’au-dessus du refuge de Drayères avant de rejoindre nos amis à Laval. Nous aurons finalement cumulé 1650 m dans la journée. Bon accueil au refuge, bon repas et nuit réparatrice.
Petite étape le lendemain matin pour aller au refuge Drayères nous permettant d’alléger une nouvelle fois nos sacs. Nous prenons la direction de Roche Chateau avec une météo austère que nous atteignons par une partie de crête en pleine tempête avant d’entamer une descente sans visibilité. Aux instruments nous nous orientons vers le col de le l’aiguille noire, passage obligé de notre boucle. Le secteur est à risque, nous respectons scrupuleusement les règles de sécurité pour finir à pied en pleine pente. Le vent, le brouillard et la neige se confondent : comme des manchots nous nous groupons, dos au vent pour nous préparer à la descente. Heureusement que de bons skieurs ouvrent la voie ! Le repas chaud au refuge sera bienvenu.
C’est le grand jour ! Nous visons le mont Thabor après le passage du col des Muandes. Les chutes de neige successives nous imposent la prudence : nous optons pour une route plus longue mais moins risquée. Le soleil est présent au départ et nous en profitons pour nous réchauffer jusqu’au col. Nous traversons des passages magnifiques, descendons de belles combes avant de remettre les peaux en plein soleil. Au pied du grand Adret nous allégeons les sacs dans des trous creusés dans la neige sans avoir oublié de noter le point GPS ! La météo change à nouveau…. Allons nous réussir à atteindre le sommet ? Dans le brouillard Pierre nous gratifie d’un bonus : un petit pic à proximité du mont Thabor. Nous revenons sur notre trace, atteignons la chapelle (en travaux) puis le sommet. Avons-nous déposé en pensée une bougie dans le petit sanctuaire en passant ? Toujours est-il que le sommet nous accueille avec un pâle soleil mais qui réchauffe au moins les cœurs. Nous sommes tous à 3178 m mais il faut profiter de l’éclaircie pour filer et descendre les 1450 m pour rejoindre le refuge de Re Magi. Le début de descente est un régal, puis la neige change et nous cause quelques chutes dans de la croutée. Arrivons à Re Magi : magnifique refuge, accueil chaleureux dans ce coin de France accessible seulement depuis l’Italie (le secteur est français suite à la guerre de 1945). Apéritif et repas délicieux.
Le matin est beau et nous profitons du paysage ensoleillé de cette dernière étape. Nous allons vite retrouver la météo capricieuse qui nous accompagne régulièrement ! Au col du Vallon c’est à nouveau le vent et la visibilité nulle qui nous accueille : la descente est lente par petites étapes …. Nous ne savons même pas si nous montons ou descendons ! Nous rejoignons notre cher gîte de Névache, le ventre creux après avoir fini les derniers lacets à pied. Nous profitons de notre arrivée dans l’a-m pour visiter l’exploitation. Seul le normand du groupe ( Nicolas ) sait ce que sont les vaches Jersiaises : leurs beaux yeux n’ont d’égal que leur lait.
Malheureusement il faut déjà prendre le chemin du retour après une semaine de déconnection totale avec un groupe bienveillant à tous égards et participatif, ce qui est la clé de toute réussite permettant à chacun de garder de très beaux souvenirs.
Nicolas Lacroix
