Carnet de route

La tribu du LEVI (ste)
Sortie : Soum de Léviste (2437m) du 12/02/2023
Le 12/02/2023 par ALAIN HATTE
A la tribu composée de mes camarades habituels adeptes de longues randonnées (Batiste, Camille, Clément, Nadine et moi-même) s’était joint, pour immortaliser l’évènement, un photographe en la personne de Titouan.
En raison de la météo qui prévoyait un soleil généreux, j’avais prévu de commencer à marcher vers 8 h 30 afin d’avoir sous nos raquettes une neige porteuse, non encore ramollie par le soleil, pour cette longue ascension, ce qui fut le cas.
Après un départ sans retard vers 7 h 30 du parking à Lourdes, nous avons eu la désagréable surprise de rencontrer la glace sur la piste qui nous conduisait aux granges de Hérou, lieu de départ initialement prévu pour la randonnée.
Si ma Panda 4 x 4 avait franchi sans difficultés la première épingle à cheveux, verglacée, ce ne fut pas le cas de la 207 de Camille.
Avec une bonne dose de témérité et d’optimisme, Camille, qui avait pu néanmoins franchir ce premier obstacle, dû finalement s’arrêter définitivement peu de temps après, dans l’épingle à cheveux suivante, où la route était totalement gelée.
La Panda, forcée de reculer, partit alors elle aussi, telle une patineuse gracieuse d’Holiday on Ice, en glissade en travers de la piste, et dû son salut aux bras vigoureux des cafistes qui la sortirent de cette fâcheuse posture.
Nous abandonnions donc la 207 en plein tournant, et commencions à 8 h 38 notre parcours, 1 km plus bas que prévu ne progressant avec prudence pour éviter la chute. Notre objectif fut alors de faire la randonnée sans traîner, pour être de retour avant 16 heures afin de pouvoir travailler à dégager la voiture de la glace avant qu’il ne regèle encore, la température retombant avec le soir.
Très vite après avoir gravi une croupe enneigée, nous avons chaussé les raquettes, pour une ascension continue sous un soleil splendide et un ciel sans nuage, jusqu’au pied du Léviste.
Alors que nous craignions une montée finale sur une pente gelée, c’est un Soum recouvert de quelques rares plaques peu épaisses de neige humidifiée que nous rencontrions.
Nous avons donc quitté les raquettes pour faire l’ascension de la face Sud-Ouest, dans les éboulis rocheux.
Ce n’est que 100 mètres avant le sommet, la neige devenue étant plus dense et frittée, que par prudence, nous chaussions les crampons, en laissant en contrebas et pour un très court instant, une participante exténuée par la montée soutenue.
Après quelques rapides photos du paysage magnifique que nous réservait le sommet, nous avons rejoint notre camarade pour un bref, mais très attendu et très mérité repas, après 4 h 10 d’une ascension continue sans pauses...
La descente en raquettes dans une neige de printemps ramollie, fut un vrai régal. Elle dura 2 h 40 et nous permis de revenir à 15 h 48, dans le temps prévu, à notre point de départ où nous attendait sagement notre 207 !
C’est alors que le groupe de randonneurs se transforma en équipe de terrassiers et de cantonniers.
Batiste habitué des sables du Sahara, eut l’idée de « sabler » la chaussée, en charriant à la pelle (le kit pelle-sonde nous aura bien servi !) des quantités de gravas pour les répandre les zones de roulage prévue de la voiture.
Tandis que les autres cantonniers cassaient, non des cailloux, mais la glace de la piste à grand coup de piolet !
Trois quarts d’heure plus tard, nos efforts combinés, permirent enfin à la 207 de reprendre la route.
Camille nous gratifia d’une visite touristique de la ville d’Argelès-Gazost à la recherche d’un bar où devant Coca-cola, chocolat, bière, nous avons devisé gaiement sur nos sorties anciennes et futures…
En somme, une randonnée très belle mais éprouvante qui méritait bien, selon l’avis de tous, la cotation maximale en difficulté physique !