Carnet de route
120 ans du CAF - La Vire des Fleurs -
Le 06/10/2024 par Philippe CHARBONNEAU
La Vire des Fleurs par la Forqueta de Gabieto et la vire Escuzana
Cette excursion était inscrite au programme du week-end de célébration des 120 ans du Club Alpin Français de Tarbes. Nous étions 11 participants à avoir répondu présent et à s’être positionnés dans les starting-blocks du col des Tentes (2208 m d’altitude) à 7h30 le matin pour admirer l’aube poindre sous un magnifique ciel orangé.
La randonnée a commencé par l’ascension de la Forqueta de Gabiéto (2515 m d’altitude) -comprendre la Brèche du Gabiétou pour les non-initiés – située sur les crêtes d’un cirque minéral. C’est ce premier obstacle passé, que le paysage révèle toute sa singularité et qu’apparaissent les banquettes bombées et caillouteuses accrochées à la paroi qui forment la vire d’Escuzana. C’est aussi à ce moment-là que peut s’instiller le doute, chez le randonneur non rompu à ce type d’itinéraire, quant à sa capacité à poser ses pas sur un tracé aussi aérien. Mais le groupe constituant un environnement rassurant, tout le monde a finalement franchi ce premier obstacle sans difficulté, et dans la bonne humeur, en profitant du spectacle offert par les premières cascades gelées ainsi que des dentelles de stalactites venant ourler le bord des cavités rocheuses. S’agissant de la progression, nous avons apprécié le bout de corde fixe installé depuis quelques années à l’endroit d’un passage un peu plus délicat.
A l’issue du franchissement de la vire d’Escuzana, l’itinéraire s’est infléchi vers l’ouest afin de nous permettre de gagner, aux alentours de 11h30, le col d’Escuzana (2 730 m d’altitude) et de faire, pour ceux qui le souhaitaient, un petit détour par le pic de Mondarruego (2 845 m d’altitude).
Puis, ce fut la descente vers la vallée de Aguas Tuertas (2 300m environ) où se trouvent des colonies d’isards importantes ainsi qu’une profusion d’edelweiss fleuries à la saison (de juillet à septembre).
A l’issue de la pause pique-nique, le groupe a repris sa marche en direction de la Vire des Fleurs dont le premier aperçu est de nature, là encore, à susciter quelques inquiétudes chez le randonneur non averti tant le passage, par cette voie, paraît, a priori, irréalisable. La largeur du sentier accroché à la paroi ayant fini de dissiper les dernières appréhensions, chacun a pu jouir, en spectateur privilégié, du panorama majestueux offert par la vallée d’Ordesa tout au long de cette vire.
A l’issue du cheminement sur la Vire des Fleurs on aperçoit la brèche de Roland qui marque la dernière étape importante. On mesure alors l’importance du parcours restant à effectuer, nécessitant la remontée d’un dénivelé de 500 mètres environ dans un terrain varié alternant lapiaz, zones herbeuses et pentes gravillonnées. Les conversations sont alors devenues plus rares et les écarts entre membres du groupe plus importants, chacun se concentrant sur l’effort à fournir ainsi que sur le rythme de progression à adopter afin de parvenir au terme de cette longue randonnée dont l’achèvement fût marqué par le retour au refuge de la brèche auquel tout le monde est parvenu sans encombre.
Au total cette randonnée, d’une durée de 11h 30 environ, s’est effectuée dans une nature merveilleuse et a été l’occasion, comme toujours dans ce type de circonstances, d’apprécier la magie du groupe et notamment l’entraide entre tous les participants lors des moments difficiles.
Mais on ne peut pas clore ce compte-rendu sans adresser nos remerciements les plus sincères à Philippe et Thomas qui ont accepté d’encadrer cette sortie et sans lesquels elle n’aurait pas été possible.